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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 19:40

1)     Etablissements scolaires

a.      Les établissements scolaires protestants évangéliques membres de l’AESPEF

 

                                                    i.     Etablissement en France :

 

1.      Ecole de la nouvelle Alliance :

http://ecolenouvellealliance.org/accueil

2.      Ecole Privée « La maison de zoé » http://maisondezoe.fr

3.      Ecole de « la Vie » http://www.opene.fr

4.      Ecole protestante du Cèdre http://www.epc.asso.fr

5.      Ecole privée « la Clairière »  

 http://www.ecolelaclairiere.org

6.      Ecole privée de l’Oliveraie http://www.ecole-oliveraie.fr

7.      Etablissement privé « Daniel » http://www.college-daniel.org

8.      Ecole privée « Emmanuel » http://aec.fr.st

9.      Ecole privée « les enfants des genêts »

10.   Ecole privée protestante de Chambéry

11.   Ecole privée Mathurin Cordier http://ecolemathurincordier.com

12.   Ecole privée Guillaume Farel http://ecolefarel.fr

13.   Ecole privée Timothée   http://www.ecolepriveetimothee.fr

14.   Ecole de la Source http://www.ecoledelasource.com

 

                                                   ii.     Etablissements en Suisse

 

1.      Ecole de l’Alliance Pierres Vivantes http://www.apv.org

2.      Ecole Aquarelle http://ecoleaquarelle.ch

3.      Ecole l’Amandier http://ecoleamandier.ch

4.      Ecole la Bergerie http://labergerie.ch

5.      Ecole du Potier http://ecoledupotier.ch

6.      Ecole la Vigne

 

                                                  iii.     Etablissements en Belgique francophone.

 

1.      Centre scolaire « les Tournesols » http://www.lestournesols.com

2.      Ecole de l’Alliance http://ecoledelalliance.be

3.      Ecole Libre protestante Les Cèdres

4.      Ecole de l’Arche

5.      Ecole les Perles http://ecolelesperles.be

 

b.     Les établissements scolaires protestants évangéliques non membres

                                                    i.     Collège et Lycée Maurice Tièche (adventiste) http://www.m-tieche.net

                                                   ii.     Ecole les Roseaux (Eglise luthérienne)

                                                  iii.     Cours protestant d’Ile de France

 

2)     Associations diverses

 

a.      Association Grandir et Vivre (membre de l’AESPEF) http://www.grandiretvivre.fr

b.      http://creer-son-ecole.com 

c.      http://www.mathurincordier.org Site de ressources de formation pédagogique en ligne.

d.      EurECA : http://www.eureca-online.org/fr/index.html Association d’éducateurs chrétiens en Europe

 

3)     Association d’établissements scolaires

 

a.      ACSI : http://www.acsi.org

b.      ACSI Francophonie d’Europe :  http://www.acsieu.org/fr/index.htm

c.      Association d’écoles chrétiennes de Grande Bretagne :

http://www.christianschoolstrust.co.uk

Association des écoles chrétiennes de Suisse Romande : http://www.instruire.ch

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 19:35

Le but de l’instruction/discipline.

 

            La sagesse, au sens le plus profond du terme, n’appartient qu’à Dieu seul[1]. L’univers[2] et l’être humain[3] sont les produits de cette sagesse créatrice. Les processus naturels[4] et historiques[5] sont gouvernés par cette sagesse, qui distingue  de manière intelligible entre le bien et le mal…Une telle sagesse est insondable[6]  Elle est un don de Dieu… La sagesse est identifiée à Dieu lui-même. Dieu seul est sage[7]. Il n’y a pas de sagesse autonome possible. Elle est soit donnée par Dieu, soit s’oppose à Lui. Si elle est coupée de la révélation de Dieu, elle est au mieux appauvrie et improductive[8]; au pire, elle peut être même présentée comme folie, ou être qualifiée de diabolique[9]. La sagesse terrestre est fondée sur l’intuition et l’expérience en dehors de toute révélation, ce qui la limite sérieusement. Ainsi, l’objectif de l’instruction, de la discipline, d’après le livre des Proverbes, est d’acquérir la sagesse, c'est-à-dire de connaître Dieu, de développer une relation avec Lui. La discipline ou l’instruction toutes seules ne peuvent nous faire parvenir à cet objectif si élevé, mais sans elles, nous risquons d’arriver à des impasses : il n’y a pas de disciples possibles sans discipline par exemple ! La sagesse ne s’acquiert pas par procuration : elle n’est accessible qu’aux disciples. En même temps, c’est la crainte du Seigneur, cette relation humble avec Lui, fonde et accompagne cette marche vers le but qu’est la connaissance de Dieu. L’instruction et la discipline sont là pour motiver, corriger le tir, donner la perspective, transmettre une expérience, mais ne sont que des moyens bien pauvres sans ce secours de la révélation, sans une relation avec Dieu lui-même. Certes, « on doit écouter les sages, écouter la tradition, mais en fin de compte c’est Dieu lui-même que l’on doit craindre et c’est Dieu lui-même et sa Parole qui sont l’ultime référent qui doit être le garant de la fidélité de la transmission et donc de la tradition[10] » Tel est le but du livre des Proverbes. L’homme est incapable de connaître Dieu ou la sagesse par ses propres ressources[11]. La sagesse humaine n’obtient rien sans la bénédiction divine.[12] C’est par la sagesse que Dieu a créé le monde[13], c’est de Lui qu’on peut la recevoir[14] La sagesse promet même de répandre son Esprit sur ceux qui l’écoutent.[15]

 

En conclusion…        

 

            La discipline et l’instruction, fondées sur la crainte du Seigneur, sont des moyens d’acquérir…la crainte du Seigneur.[16] Au-delà des efforts demandés (« si tu recherches l’intelligence, si tu la recherches comme de l’argent, si tu creuses pour la trouver comme pour découvrir un trésor[17]…c’est la relation avec Dieu lui-même qui nous donne…tout. Jésus-Christ a porté une couronne d’épines pour que nous puissions porter cette couronne de la sagesse. Il est « révélation de la sagesse divine, il est le Médiateur qui permet à la sagesse de s’exprimer hors de l’être divin, dans l’œuvre divine[18]», il a été présenté comme sage[19], enseigne comme « un maître en sagesse [20]» il a présenté son œuvre comme une manifestation de la sagesse divine[21]. En Lui,  sont « tous les trésors de la sagesse et de la science »[22] ; il est appelé la sagesse de Dieu[23]a été fait sagesse…pour nous : « Or, c’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption,[24] »Jésus-Christ est à la fois cette sagesse inestimable recherchée et chérie dans le livre des Proverbes, et le moyen d’y parvenir. Il est lui-même « la crainte de l’Eternel », il « respire » la crainte de l’Eternel[25]. La sagesse véritable, que cherche à nous faire acquérir l’instruction/discipline, a pour contenu essentiel la connaissance de Jésus-Christ, intellectuelle et expérimentale, et de son œuvre de salut. C’est cette compréhension de la sagesse, qui ne peut être autonome sans engendres la mort,  qui fonde aujourd’hui le mouvement des  écoles chrétiennes. Nous comprenons que sans le Christ, il n’y a ni discipline, ni instruction, ni sagesse. Mais avec Lui, il y a tout, avec Lui, tout est possible ! « Venez partager mon pain, et boire le vin que j’ai corsé » (Pr 9 :5) : telle est l’invitation de la sagesse, telle est l’invitation du Christ.


Bibliographie.

 

           

BERTHOUD Pierre, Cours d’Ancien Testament, 1.2b « les Ecrits ».

 

BILBE  d’étude du Semeur, notes. Et autres versions.

 

CRENWHAW James L.  “Education in Ancient Israël” Doubleday

 

DICTIONNAIRE DE THEOLOGIE BIBLIQUE, Article “Discipline” de D.P Kington. Editions Excelsis.

 

DEROUSSEAUX  L. « La crainte de Dieu dans l’Ancien Testament »

 

ESTES Daniel.J. : “Hear my son”, chapitre 1: the wordview of Proverbs 1-9 William

 

EERDMAN B.Serdmans Publishing Company, Grand Rapids, Michigan.

 

GRAND DICTIONNAIRE DE LA BIBLE, article “éducation”, éditions Excelsis.

 

HUBBARD  D.A « Proverbs, The Communicator’s Commentary 15a, Dallas: Word Books, 1989

 

KIDNER Derek dans  « Le sage et l’insensé. La vie quotidienne dans la pensée des proverbes ».   Editions Farel.

 

LELIEVRE André et MAILLOT Alphonse, Commentaire des Proverbes chapitres 1 à 9, Lectio Divina. Collection CERF

 

PERDUE L.G: « Wisdom and Creation » Nashville : Abingdon, 1994

 

VON RAD Gerhard : « Israël et la sagesse »Labor et Fides ; « Théologie de l’Ancien Testament » t 1

 

 



[1] Job 12 :13 sq, Es 31 : 2 : Dn 2 : 20-23

[2] Ps 3 : 19, 8 :22-31, Pr 8.2ss, Jérémie 10 :12

[3] Job 10 :8 ; Ps 104 :24 ; Pr 14 :31 ; 22 :2

[4] Es 28 :23-29

[5] Esaïe 31 : 2

[6] Job 28 :12-21

[7] Romains 16 :27

[8] 1Co 1 : 17 ; 2 : 4 ; 2Co 1 : 12 

[9] 1Co 1 : 9sq ; Jacques 3 :15sq

[10] Cours de Pierre Berthoud. 1.2b « Les Ecrits »

[11] Pr 30 :2-4

[12] Pr 10 :22

[13] Pr 3 : 19-20

[14] Pr 2 :6

[15] Pr 1 :23

[16] Pr 2 :5

[17] Pr 4 :3-4, etc…

[18] Notes de la Bible d’étude du Semeur, introduction au livre des Proverbes, p 880

[19] Luc 2 :40, 47, 52

[20] Mt 13 : 54

[21] Mt 11 : 19

[22] Colossiens 2 :3

[23] 1Co 1 : 24, 30

[24] 1Co 1 : 20

[25] Esaïe 11 : 3

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 19:34

Ce cadre familial n’est pourtant pas destiné à garder le jeune dans une relation de dépendance. L’exercice de la discipline, la transmission de l’instruction, au contraire, contribuent à un véritable affranchissement de toute servitude intérieure, de toute dépendance extérieure. C’est bien le sens de Proverbes 3 : 7-8 : « Ne sois point sage à tes propres yeux, Crains l’Eternel, et détourne-toi du mal: Ce sera la santé pour tes muscles, Et un rafraîchissement pour tes os ». Littéralement, cela donne « : Ne te prends pas pour un sage, respecte le Seigneur et évite le mal, alors ton nombril se cicatrisera et tes membres retrouveront leur fraîcheur. [1]» « Ton nombril se cicatrisera » indique, selon Alophonse Maillot et André Lelièvre[2], que l’enfant a cessé d’être dépendant de sa mère ; désormais, il respire puis s’alimentera par ses propres moyens ; il est libre, « adulte », autonome..., non pas en ayant rejeté la place de la religion comme les gens dits émancipés, mais en respectant le Seigneur. Car, paradoxalement, cette phrase qui fait allusion aux débuts de l’indépendance et de la liberté humaine succède au verset 7, où il est dit « respecte le Seigneur » ; obéis-lui, sois-lui soumis…alors tu deviendras un homme libre…un homme au nombril cicatrisé ! En français, l’expression «  couper le cordon ombilical » rend bien la même idée. C’est exactement la même affirmation théologique que dans le récit de la sortie d’Egypte, où le peuple israélite ne se trouvera définitivement délivré de l’esclavage qu’en recevant les dix commandements…Toute la discipline, la correction, les instructions que Dieu donnera à son peuple dans le désert seront une « pédagogie » pour le préparer à entrer dans le pays promis. Quelle perspective positive de la discipline et de l’instruction !

 

            Si le foyer parental est le cadre privilégié de transmission de l’instruction, de l’exercice de la discipline, en vue de former des être libres, il n’est pas le seul. En effet, nous avons vu que celui qui s’adressait au jeune en l’appelant « mon fils », n’était pas forcément le père biologique, car les maîtres s’adressaient ainsi à leurs disciples. James L.Crenshaw note que « bien que l’éducation se passait à la maison, elle pouvait être complétée par des corporations spéciales qui tâchaient de perpétuer un monopole de certaines techniques. Par la suite, ces corporations associées avec le temple et la cour royale sont devenues puissantes, offrant leur formation à des personnes du dehors alors que les besoins de scribes et de sacrificateurs se faisait sentir [3]». Dans le même sens, Gerhardt Von Rad constate : « Il doit y avoir eu des écoles de diverses espèces en Israël. Les choses du rite et les distinctions complexes entre le pur et l’impur ont dû être enseignées dans des écoles sacerdotales. Les scribes du Temple de Jérémie 8.8 ont certainement été formés autrement que les jeunes fonctionnaires de la cour. Et les Lévites doivent avoir reçu, eux aussi, une autre instruction qui les préparait à l’interprétation des traditions anciennes et à leur diffusion par la prédication. Enfin, on avait besoin d’une instruction préparatoire toute différente pour travailler à la chancellerie d’Esdras où étaient élaborés les édits du Grand Roi. [4]» Ainsi le cadre de l’exercice de la discipline/instruction dépassait celui de la famille, sans le remplacer toutefois. Un dernier cadre est à relever : les amis aussi ont un rôle dans l’exercice de la discipline mutuelle, preuve de leur réelle amitié : « Mieux vaut une réprimande (towkechah) ouverte qu’une amitié cachée. Les blessures d’un ami prouvent sa fidélité, Mais les baisers d’un ennemi sont trompeurs » (Pr 27 :5-6). « Celui qui reprend les autres trouve ensuite plus de faveur Que celui dont la langue est flatteuse. » (Pr 28 :23)

 

Le fondement de la discipline et de l’instruction.

 

            L’exercice de la discipline/instruction a un fondement souligné à maintes reprises tout au long du livre des Proverbes, mais caractéristique aussi de la littérature sapientiale : le fondement incontournable de « la crainte du Seigneur ». C’est ce qui fait la spécificité biblique des notions que nous étudions, et qui leur donne un aspect inégalé parmi toutes les cultures environnantes qui, elles aussi, leur accordent pourtant de l’importance. « La crainte de l’Eternel est le commencement de la science; les insensés méprisent la sagesse et l’instruction (musar) » (Pr 1 : 7) La version du Semeur préfèrera : « La clé de la sagesse, c’est de révérer l’Eternel, mais les insensés dédaignent la sagesse et l’éducation ». On va retrouver cette expression en Pr 9 :10, mais aussi dans le Psaume 111 : 10 ainsi qu’en Job 28 :28…La sagesse  n’a donc rien de profane : car tout ce qu’elle véhicule, ce sur quoi elle se fonde, ce vers quoi elle tend, a un contenu fondamentalement religieux, dans le sens de « relié à », et ici, relié au Dieu vivant de la Bible, source de toute sagesse. La sagesse, dont   la discipline et l’instruction sont un aspect, a pour fondement Dieu lui-même : car le commencement de la sagesse, c’est la « crainte de l’Eternel ». Ce terme ne signifie pas ici « terreur », signification que l’on peut trouver par ailleurs dans l’Ancien Testament dans le sens de terreur du sacré. Il comporte  à la fois[5] un sens cultuel  (la fidélité au Dieu de l’alliance), un sens moral (un comportement personnel) et un sens « nomiste » (l’obéissance à la Loi). Or aucun de ces sens n’est indépendant des notions d’instruction et de discipline !

 

            Dans le livre des Proverbes, cette expression « crainte du Seigneur » exprime surtout le sens moral : c’est le comportement de celui qui a une conduite conforme à la volonté du Seigneur. C’est en somme l’obéissance à la volonté de Dieu. Ce n’est donc pas une peur de Dieu, mais un sentiment et une volonté de respecter la volonté de Dieu et de lui obéir. On pourrait dire – si l’on veut parler de peur – que la crainte de Dieu est la peur de désobéir au Seigneur et de lui déplaire : dans ce sens, cette expression contient aussi un élément de respect, de fidélité, d’attachement et de confiance en Dieu. La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse : c’est le point de départ, l’origine, le début du chemin qui  conduit à la sagesse. Celle-ci ne peut pas commencer autrement, et il n’est pas possible de trouver un autre commencement pour cette sagesse. Vouloir connaître la sagesse à partir d’une autre origine que cette crainte de Dieu serait une illusion et une tromperie. De la même façon, la discipline ou l’instruction seules ne peuvent conduire à l’acquisition de la sagesse. Sans ce fondement qu’est la crainte du Seigneur, tout l’édifice éducatif s’écroule !

 

            Nous pouvons aller plus loin encore : la crainte du Seigneur n’est pas seulement un point de départ. En effet, nous pouvons lire : « La crainte de l’Eternel enseigne la sagesse, Et l’humilité précède la gloire » (Pr 15 :33) Et le terme « enseigne » ici n’est rien d’autre que la traduction de notre fameux « musar ». Le point de départ ne suffit pas ; il existe une véritable formation, une instruction pédagogique que l’homme peut recevoir pour atteindre la sagesse, grâce à l’obéissance à la volonté de Dieu, autrement dit à la crainte du Seigneur. Cet enseignement, nous l’avons vu, se fait pratiquement par l’intermédiaires d’hommes et de femmes, le père, la mère, le maître, le sage, qui ont déjà acquis la sagesse par ce moyen de la crainte de Dieu. Mais la crainte de l’Eternel est aussi, en elle-même, ce pédagogue qui accompagne tout le long du chemin, instruit, discipline, fait découvrir la vie. Elle n’est donc pas une attitude initiale, mais une orientation permanente qui est appelée à augmenter au fur et à mesure que notre expérience grandit. « La sagesse doit toujours commencer par le respect du Seigneur ; elle doit se laisser accompagner par lui, elle doit accepter d’être corrigée par lui : « le respect du Seigneur corrige en vue de la sagesse », ce que l’on peut interpréter littéralement : « le respect du Seigneur est la correction de la sagesse » ; il la critique et la redresse.[6] » Cette crainte de l’Eternel, fondement de la sagesse, est aussi la sagesse elle-même : nous lisons cela dans le livre de Job : « la crainte du Seigneur, c’est la sagesse » (Job 28 : 28) Il n’y a donc pas de sagesse, de discipline ou d’instruction « laïque » d’un point de vue biblique ; notre vision de la discipline et de la correction n’est pas seulement celle que le père, la mère, le maître ou le sage donnent, mais celle que Dieu lui-même accorde.

 



[1] Traduction de André Lelièvre et Alphonse Maillot dans leur commentaire des Proverbes chapitres 1 à 9, p 53, Lectio Divina, CERF.

[2] Id, p 53

[3] James L. Crenshaw “Education in Ancient Israël” Doubleday, p 279

[4] Gerhardt Von Rad : « Israël et la sagesse »p 26, édition Labor et Fides, Genève

[5] D’après un spécialiste de la question, L. Derousseaux « La crainte de Dieu dans l’Ancien Testament »

[6] André Lelièvre et Alphonse Maillot dans leur commentaire des Proverbes chapitres 1 à 9, p 24, Lectio Divina, CERF.

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 19:32

Les motifs et  les différents types de la discipline/instruction.

 

            Une façon d’approfondir le sens biblique de ces termes presque synonymes de discipline et d’instruction est de chercher à répondre à ces question : quelles sont les motivations de la discipline/instruction dans la Bible, en particulier dans le livre des Proverbes ? Quels différents types de discipline/instruction pouvons nous repérer ? La question des motivations est essentielle. Elle va nous aider à mettre en perspective les notions que nous étudions,  à enrichir leur sens. Une première motivation, la plus essentielle certainement, est l’amour : « Car l’Eternel châtie (= musar) celui qu’il aime, Comme un père l’enfant qu’il chérit » (Pr 3 : 12) « Celui qui ménage sa verge hait son fils, Mais celui qui l’aime cherche à le corriger (musar)» (Pr 13 : 24). Nous retrouvons cette même motivation de la correction tout au long des Ecritures, en particulier dans le Nouveau Testament, avec le terme « païdeia » : « Dieu nous châtie pour notre bien » (Hébreux 12 : 10), « Quel est le fils qu’un père ne châtie pas ? » (Hébreux 12 : 7), «Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. » (Apoc 13 : 19). Dans le discours des Proverbes, ce n’est pas un étranger, un inconnu qui s’adresse à un jeune ou à un enfant, mais c’est un père ! Il n’y a qu’à relever le nombre de fois que l’on peut lire : « Mon fils… »[1] Même si cette expression peut tout aussi bien être celle du père biologique, ou du maître[2], l’accent est mis ici sur le cœur de père de celui qui enseigne. Ainsi, l’instruction, la discipline sont exercés dans l’amour, dans la relation d’affection et d’alliance aussi forte que celle que peut avoir un père avec ses enfants. A noter aussi que la discipline et l’instruction s’adressent d’abord à un auditoire spécifique au livre des Proverbes : les jeunes gens. « Le livre des Proverbes peut avoir été rédigé pour fonctionner comme manuel dans les écoles de sages, pour des jeunes gens destinés à administrer le pays [3]» On comprend pourquoi un tel accent est mis sur l’instruction et la discipline…C’est auprès des jeunes que les parents et maîtres peuvent avoir encore une véritable influence, avant que les mauvais plis ne soient pris et qu’il ne soit trop tard. Nous pouvons également souligner que cet amour de Dieu, des parents, des maîtres, pour les jeunes qui motive la discipline et l’instruction appelle une réponse…d’amour aussi ; « N’abandonne pas la sagesse, et elle te gardera, aime-la et elle te protègera [4]». Plus loin, c’est le père (ou le maître) qui s’écrie « Mon fils, donne-moi ton coeur, Et que tes yeux se plaisent dans mes voies »[5]. L’amour motive la discipline et l’instruction, et appelle l’amour en retour. L’amour est la source de toute action disciplinaire de Dieu quelle que soit sa sévérité[6], ceci parce que la discipline se situe dans le cadre de l’alliance, elle doit se comprendre d’un point de vue théocentrique, « car toute discipline vient, en dernier ressort, de Dieu et c’est lui qui en détermine ses buts et ses moyens [7]». La sagesse est pour celui qui la désire avec humilité – on pourrait dire pour celui qui en est amoureux, pour celui qui lui fait la cour, « veillant tous les jours à ma porte, montant la garde à mon seuil » (Pr 8.34)

 

            Une autre motivation de l’instruction/discipline est le désir de croissance et de progrès pour un autre : « Comme un anneau d’or et une parure d’or fin, Ainsi pour une oreille docile est le sage qui réprimande. » (Pr 25 :12) Rappelons-nous ici que le mot « parent » vient du mot « parure » : le parent est celui qui est appelé à « parer » ses enfants. La discipline et l’instruction contribuent à cette parure ! « La verge et la correction donnent la sagesse, Mais l’enfant livré à lui-même fait honte à sa mère » (Pr 29 : 15). L’instruction/discipline est donc un moyen privilégié de transmettre le bien qui est considéré dans le livre des Proverbes comme inestimable : la sagesse. C’est dans la recherche de ce but si élevé qu’il faut chercher la motivation de l’instruction/discipline.

 

            La transmission de la sagesse comprend aussi la transmission de connaissance. Les proverbes ont été écrits, entre autres choses,  « pour donner au jeune homme de la connaissance[8] ». Nous verrons plus loin que cette connaissance  se fonde elle-même sur la connaissance de Dieu (la « crainte de l’Eternel »), et aboutit à la RE-connaissance, c'est-à-dire cette faculté de discerner que le monde dans lequel nous vivons est le monde de Dieu lui-même, que la création reflète le créateur, que les choses visibles reflètent les invisibles, ce qui conduit à glorifier Dieu[9]. L’instruction/discipline contribue à favoriser une adoration authentique, qui est l’expression d’un cœur qui reconnaît Dieu, d’une pensée qui « pense juste », selon une « vision biblique du monde », véhiculée de façon évidente par le livre des Proverbes[10]. C’est la grandeur d’Israël, nous dit Von Rad, de n’avoir pas séparé la foi de la connaissance : « les expériences du monde étaient toujours pour lui des expériences de Dieu et les expériences de Dieu des expériences du monde[11] », « toute connaissance débouche sur la connaissance de Dieu [12]». Il est évident, nous rappelle Daniel J.Estes[13] que la transmission de la connaissance d’une génération à une autre fait partie intégrante de ce que l’éducation cherche à accomplir : « La connaissance, cependant, n’est pas perçue comme une fin en elle-même, mais constitue seulement la fondation pour des objectifs plus significatifs tels que la compréhension et la l’application. Les faits recueillis de l’observation personnelle et de la tradition sont des moyens importants au service de plus grands objectifs que le maître s’est fixé. Ce qui est primordial, c’est le comportement moral, non pas la connaissance qui n’en est qu’un substrat » L’instruction/discipline est ce moyen d’acquisition de la connaissance, qui est donc  tout autant un savoir faire qu’un savoir théorique, un comportement, un bon sens, un discernement, bref, une « sagesse » qui englobe tous ces aspects. Etre sage, c’est savoir se comporter dans l’existence quotidienne, savoir résoudre les multiples petits problèmes de la vie journalière, dans tous les domaines : relations familiales, profession, rapports avec les voisins, respect des lois, comportement personnel. L’instruction/discipline contribue à   défier chacun d’entre nous à appliquer la foi dans toutes les domaines de la vie : « en faisant ceci, elle place dans le cœur, les pieds, les mains et la bouche la conviction que le Yahweh, le Créateur-Rédempteur-Donneur de la Loi et Roi, était effectivement le Seigneur de tous et de tout[14] ».  « Comme les autres peuples, Israël entendait par « sagesse » une connaissance toute pratique des lois de la vie et du monde fondée sur l’expérience »[15].

 

            Un des termes employés dans Proverbes 1.5, « habileté » (hlbxt tachbulah),  est remarquablement typique pour exprimer cette notion : c’est un dérivé du mot qui signifie : corde, câble, et qui s’applique au pilotage d’un bateau, à l’art de gouverner (le grec traduit ce mot par : Kubernesis, acte de diriger un gouvernail). En somme, la vie est une navigation au milieu des récifs, avec les risques des tempêtes ou du calme plat, avec les rochers ou les bancs de sable à éviter, et celui qui est sage sait piloter et manœuvrer avec habileté, pour éviter les dangers, se tirer des mauvais pas et arriver à bon port. L’exercice de la discipline, de la correction, l’instruction sont le moyen d’atteindre cet objectif capital qui est de donner la possibilité à chacun de pouvoir gouverner sa vie afin d’arriver à bon port ! Quelle motivation ! Elles favorisent la formation d’un caractère selon Dieu, attribut si précieux dans la vie. Les instructions dans les Proverbes, comme les prescriptions légales de l’Alliance, appellent les hommes à la justice, à l’intégrité, à la compassion.  « La discipline dans les Proverbes vise à la formation d’un caractère selon Dieu, d’un caractère qui reflète la sagesse et la justice de Dieu[16] ». Cette importance accordée à la formation du caractère, but important de la discipline /instruction, est particulièrement souligné par le fait que le Talmud donne des règles très strictes concernant la qualification des enseignants : « il est intéressant de noter qu’aucune n’est académique, mais que toutes sont morales, sauf celles qui précisent qu’il doit être un homme marié[17] » Car un enseignant transmet d’abord ce qu’il est, tout en transmettant ce qu’il sait. (« Le disciple « sera » comme son maître » dira plus tard Jésus). L’apôtre Jacques, bien plus tard, n’écrira-t-il pas que la « sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie[18] » ? Un caractère a besoin d’être formé, taillé, modelé : c’est le rôle de la  discipline/instruction, c’est le fruit de la sagesse.

 

            Un des sens de ce même  mot « habileté »   s’applique également de façon courante  à l’habileté professionnelle de l’expert qui connaît son métier et utilise avec art sa technique. Les ouvriers qui construisent le temple de Salomon sont sages (1 Rois 7 :14) de même que ceux qui avaient fait le Tabernacle (Exode 31 : 3 ; Prov 22 :29, etc). Enfin, l’instruction/discipline contribue non seulement à l’acquisition de connaissances, mais à la capacité d’exercer la responsabilité éthique qui accompagne toute connaissance d’un point de vue biblique. La maîtrise de soi, fruit de la discipline/instruction, ouvre la porte à un exercice adéquat de la responsabilité, compagnon indispensable de la connaissance.

 

            La motivation de la discipline/instruction est aussi à rechercher dans la compréhension de qui est l’homme : toute la perspective biblique de l’éducation, de l’instruction, de la discipline, suppose que si l’homme est effectivement créé à l’image de Dieu et qu’à l’origine il était entièrement bon, il n’en est pas de même depuis la faute car  la réalité du mal est devenue une dynamique qui œuvre dans sa vie. « C’est pour cela que dans la perspective biblique on part de cette idée que l’homme est pécheur.  Cela ne veut pas dire qu’il n’est rien – il est unique – mais il y a dans sa nature une faille liée  à la faute originelle. Il ne suffit dons pas d’offrir à l’homme un bon contexte de vie pour que cette réalité pécheresse  qui est en lui soit jugulée, maîtrisée. Un des moyens dont la révélation biblique se sert pour susciter au niveau du comportement de l’individu, un comportement s’inspirant de la sagesse, c’est l’instruction/éducation/discipline [19]» Ce qui est demandé à l’homme c’est la conversion : se détourner du mal – car « la crainte du Seigneur, début de la sagesse,   consiste à « haïr la mal[20] » Il s’agit aussi de se détourner d’une indépendance tant aimée, d’une voie que l’on juge « droite »[21] pour retourner de manière positive vers la lumière, voire le salut de Dieu. « Qu’il vienne ici », insiste la sagesse[22] et la portée de son invitation anticipe l’offre de l’évangile : « Allez…mangez…buvez…abandonnez…vivez…marchez.[23] » Une autre chose est demandée à l’homme, au jeune homme : le dévouement. La sagesse est pour celui  qui la recherche, qui la désire.  Elle n’est pas pour celui qui « est sages à ses propres yeux » (3.7) ; celui-là pense être arrivé, et dans un sens il l’est, car il ne fera jamais un pas de plus. Son problème n’est pas d’ordre intellectuel ; il n’est pas sot : « Il y a plus à espérer d’un sot que lui » (26 :12 ; cf 3 :7), mais c’est plutôt qu’il n’a pas vraiment envie de s’améliorer ; tandis que le sage est toujours prêt à se laisser enseigner (9.9), il est ouvert aux commandements de Dieu (10 :8) et à la discipline : « Mon fils, ne méprise pas la correction de l’Eternel, Et ne t’effraie point de ses châtiments » (Pr 3 ;11). Cette compréhension, cette acceptation de la discipline est d’importance capitale. Il ne s’agit pas de la subir, mais de l’accepter, voire de la chérir. Il doit aussi être ouvert aux conseils et aux critiques humains (Pr13 :10 ; 17 :10), car il estime suffisamment la vérité pour accepter d’en payer le prix (Pr 23 :23).

 

            Il s’agit aussi de donner au jeune la motivation, les conseils et les armes pour résister au mal et à la folie, qui n’est pas « une déficience mentale, mais l’indifférence à l’égard de la sagesse pour se conduire dans la vie, ou son refus[24] ». C’est sous les traits des mauvais camarades[25] et de la femme adultère et séductrice[26] que la folie cherche à s’emparer du jeune. Si celui-ci se laisse prendre, il ne manquera pas de s’écrier : « Comment donc ai-je pu haïr la correction (musar), Et comment mon coeur a-t-il dédaigné la réprimande (towkechah) » (Pr 5 :12) Ainsi, c’est dans la connaissance de  ces pièges que celui qui exerce la discipline et qui transmet l’instruction reçoit la motivation de son action. C’est ainsi que les avertissements concernant le chemin de la folie alternent avec les recommandations de la sagesse tout au long du livre des Proverbes.

 

            Il nous reste à considérer les différents types de discipline/instruction, les différents cadres d’exercice de ces notions. Nous ne pouvons pas ne être attentifs à l’insistance avec laquelle le livre des Proverbes parle du contexte familial, lieu privilégié, premier cadre prévu pour exercer la discipline et transmettre l’instruction. « Ecoute, mon fils, l’instruction (musar) de ton père, Et ne rejette pas l’enseignement (torah) de ta mère » (Pr 1 : 8).  La mention du père et de la mère, que l’on retrouve en Pr 6 :20, souligne le rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants. Le rôle du père est plus caractérisé par « les remontrances, les reproches » (tokahat) et par les « corrections » ou les « leçons » (musar), verbales ou physiques, éventuellement à coup de bâton.[27] De son côté, la mère préfère la parole, l’instruction (torah)[28] Nous avons d’ailleurs dans le chapitre 31 des Proverbes un bel exemple de la Torah maternelle[29]. Nous constatons que les mères de famille avaient, elles aussi, un rôle d’enseignement, à côté des pères et des sages. Ce cadre de la famille pour l’exercice de l’instruction/discipline est attesté dans d’autres passages du livre des Proverbes : « L’insensé dédaigne l’instruction (musar) de son père, Mais celui qui a égard à la réprimande agit avec prudence »(Pr 15 :5) « Châtie ton fils, car il y a encore de l’espérance; Mais ne désire point le faire mourir » (Pr 19 :18) Les leçons et les instructions qui transmettent l’expérience de la vie sont le plus beau don, le plus bel ornement, le trésor, que les parents apportent en héritage aux générations suivantes : « Car c’est une couronne de grâce pour ta tête, Et une parure pour ton cou » (Pr 1 :9). Cette couronne est la couronne de la sagesse (Pr 4 :9), signe de royauté, attribut du disciple accompli, appelé par son Seigneur à régner avec Lui[30] ! Nous pouvons toutefois souligner que cette relation père/ enfant et mère/enfant constitue aussi une métaphore familiale qui rappelle celle qui est utilisée pour décrire la relation de Dieu à Israël (Dt 8 :5)[31]



[1] Pr 1.8, 1.10, 1.15, 2.1, 3.1, 3.11, 3.21, 4.10, 4.20, 5.1, 6.1, 6.3, 6.20, 7.1, etc...

[2] Selon la note de la Bible d’étude du Semeur (Pr 1 : 8), « les maîtres s’adressaient en ces termes à leurs disciples. Ce n’est donc pas nécessairement un père qui s’adresse à son fils, mais, peut-être, un maître de sagesse à son disciple. »

[3] Note de la Bible d’étude du Semeur, introduction au livre des Proverbes, p 877.

[4] Pr 4 : 6

[5] Pr 23 : 26

[6] D’après D.P.Kingdon dans son article « discipline » du Dictionnaire de Théologie Biblique, p 519, Editions Excelsis

[7] Id p 518

[8] Pr 1; 4

[9] C’est  l’apôtre Paul dans le 1er chapitre de son épître aux Romains, qui développe ce thème, en l’abordant par l’antithèse : refuser de reconnaître le créateur derrière la création égare la pensée des hommes qui va refuser de glorifier Dieu…

[10] Voir Daniel.J.Estes: “Hear my son”, chapitre 1: the wordview of Proverbs 1-9

[11] Gerhard Von Rad “Israël et la sagesse” Labor et Fides, p 77.

[12] Id, p 83

[13] Daniel.J.Estes : « Hear, my son. Teaching and learning in Proverbs” 1-9 p 63. William B.Eerdmans Publishing Company, Grand Rapids, Michigan.

[14] D.A Hubbard « Proverbs, The Communicator’s Commentary 15a, Dallas: Word Books, 1989 Cité par Daniel.J.Estes op.cit p 64

[15] Von Rad : « Théologie de l’Ancien Testament » t I p 361

[16] D.P Kingdon, Dictionnaire de Théologie Biblique, article « Discipline », p 521, Editions Excelsis.

[17] Dr Payne, article « éducation », Le Grand Dictionnaire de la Bible, p 472, Editions Excelsis.

[18] Jacques 3 :17

[19] Cours de Pierre Berthoud, 1.2b « Les Ecrits ».

[20] Pr8 ; 13 ; cf Pr 3 :7b.

[21] Pr 14 : 12

[22] Pr 9.4

[23] Pr9.5-6

[24] Note de la Bible d’étude du Semeur, introduction au livre des Proverbes, p 878

[25] Pr 1 : 10-19

[26] Pr 5 : 1-14, 6 :20-35 ; 7)

[27] Le livre du Siracide insistera aussi   sur le châtiment corporel.

[28] Qui n’est pas ici la Torah de Moïse ou du Seigneur au Sinaï…

[29] La Septante emploie ici le mot « thesmoi », les « lois ».

[30] Apocalypse 5:10  « tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre ».

[31] D’après D.P. Kingdon, dans son article « Discipline » du Dictionnaire de Théologie Biblique, p 519, Editions Excelsis.

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 19:31

« L’instruction et la discipline ».

 

Introduction

 

C’est dans la littérature sapientiale, et en particulier dans le livre des Proverbes, que nous trouvons les données les plus nombreuses, les plus riches, les plus diverses, sur les notions d’instruction et de discipline, notions que l’on trouve aussi présentes dans l’ensemble des Ecritures, mais de façon moins concentrée. Les écrits sapientiaux ont  cette spécificité d’avoir un caractère didactique, ils proposent une certaine approche de la réalité, de la vie, tirant des leçons pour la conduite humaine à partir de l’expérience, de l’observation, dans le but de transmettre « la sagesse », en particulier à la jeune génération,  transmission qui est considérée d’ailleurs comme le but de l’éducation d’un point du point de vue biblique.  Après les livres de la loi, les livres sapientiaux proposent une mise en œuvre, une application de la loi dans les situations diverses rencontrées dans l’expérience humaine. Mais la transmission de ce bien inestimable qu’est la sagesse ne se fait pas toute seule, sans règles ou méthodes. C’est là qu’entrent en jeu la discipline et l’instruction qui sont les moyens incontournables, tout en étant incomplets, d’acquisition de ce trésor de la sagesse. Notre travail, qui porte sur l’étude de ces moyens, commencera par une étude de vocabulaire, base de notre réflexion : ces mots français d’instruction et de discipline sont la traduction de termes hébraïques dont la richesse de sens  servira à éclairer notre propos et à l’enraciner dans une vision biblique bien plus riche.  Puis, partant de là, nous évoquerons ce qui motive la discipline et l’instruction selon le livre des Proverbes, tout en  cherchant à mettre en valeur  les différents types qui les caractérisent. Dans un troisième temps, nous nous attarderons au fondement sur lequel s’appuient ces notions, « la crainte du Seigneur », fondement qui leur donne une « couleur », une spécificité, un « relief » absolument inégalés dans les cultures environnantes et dans notre culture contemporaine. Dans un quatrième temps, nous considèrerons ces notions de discipline et d’instruction dans la perspective de leur finalité qu’est l’acquisition de la sagesse. Enfin, pour terminer, nous constaterons qu’une véritable discipline et instruction ne peuvent être désolidarisées de la révélation de Dieu, de Christ, qui est à la fois lui-même Sagesse, et moyen d’acquérir cette Sagesse.

 

Etude de vocabulaire.

 

            Une étude de vocabulaire s’impose au préalable, et donnera assise et matière à notre réflexion ultérieure. Nous pouvons relever un premier point : le mot « instruction » apparaît de nombreuses fois dans le livre des proverbes, 17 fois dans la version Second 1910,  22  fois pour la version Darby, 6 fois pour la version du Semeur, 4 fois pour celle de Jérusalem. Cette disparité s’explique par le fait que la version Second a choisi de traduire par « instruction »   le terme hébreu « musar ». rowm[1], d’autres fois par « correction[2] » parfois par « leçon[3] »,  par « châtier [4]» ou même par « enseigner[5] ». La version du Semeur, elle, utilise une palette de vocabulaire plus large pour traduire ce même terme : « s se former[6] », « se mettre à l’école [7]» « éducation[8] » « se discipliner[9] » « leçons[10] » « enseigné[11] » « critiques[12] », « correction [13]», « châtier [14]»,  « reproches [15]»,  « repris [16]». Quant  la version de Jérusalem, elle a préféré traduire ce terme le plus souvent par « discipline[17] » ; elle a choisi aussi le terme « instruction[18] », « correction[19] », « châtie[20] », « remontrance[21] »,  « correction [22]» ou « leçon[23] ». On peut remarquer aussi que la version Second 1910 a choisi de traduire par « instruction » des termes hébraïques différents de « musar » tels que « rhz (« zahar » : prévenir, enseigner, briller)[24], « roy » (« yacar » : corriger, enseigner, punir, réformer)[25] ou « hrt » (« Torah » : loi, instruction). Une première conclusion s’impose : les termes que nous étudions, « instruction » et « discipline », s’ils sont  distincts en français[26], sont en fait pratiquement synonymes dans les Ecritures, étant, dans la majorité des cas, la traduction du terme hébraïque « musar ». rowm. Le mot « discipline » bien qu’absent des traductions Second ou Semeur, est bien la traduction du même terme « musar » dans les versions Darby ou Jérusalem…

 

            Ce terme « musar » évoque aussi bien une démarche intellectuelle qu’une punition parfois sévère : c’est l’idée de « recevoir une bonne leçon » ou « une bonne correction ». Ces corrections « musclées » sont fréquemment indiquées dans le livre des Proverbes[27].  « Musar »,  terme typiquement sapientiel, correspond au mot Egyptien dont la racine indique l’instruction faite avec des reproches, un châtiment ; « c’est s’b’, accompagné d’un déterminatif, un homme tenant un bâton »[28], « le hiéroglyphe qui en Egypte représente la sagesse est un homme avec la canne levée[29]. » Le mot « musar » provient d’une racine « yasar » qui signifie : « discipliner, châtier, reprendre, exhorter, avertir, prévenir ». On pourrait aussi parler de « réprimander », mais de l’ordre de l’avertissement[30], en vue du redressement, et non de la condamnation. Il s’agit de rétablir dans la rectitude, ce qui peut aller jusqu’à une discipline d’ordre physique, qui n’est pas, il est important de le noter, arbitraire, qui n’est pas non plus une réaction violente et injuste du moment[31]. Ce mot a donc généralement (mais pas toujours[32]) un accent de sévérité, qui va de l’avertissement[33] au châtiment (ce peut être celui du Seigneur[34]), ou du bâton[35] ou même du châtiment suprême qui est tombé sur Jésus  décrit en  Esaïe 53 : 5 : « le châtiment (musar) qui nous donne la paix est tombé sur lui… ». La douleur ressentie par le châtiment ou la correction est sensée remettre dans le droit chemin celui qui s’en est écarté. C’est dans le même sens que nous pouvons dans  le livre de l’Ecclésiaste que « les paroles des sages sont comme des aiguillons et les recueils de leurs sentence ressemblent à des clous bien plantés[36]. » Mais le châtiment physique n’est pas une fin en soi, il est important de le souligner.  Dans certains cas, s’il est bien appliqué, et pas trop souvent, il peut être un moyen qui  conduit l’enfant à la réflexion et qui le conduira à l’éloigner de la folie : « La folie est attachée au cœur de l’enfant ; la verge de la correction (=musar) l’éloignera de lui[37]»

 

            En effet, cet aspect du terme « musar » ne devrait pas nous laisser conclure que la Bible ne propose que le châtiment corporel ! Car cette instruction est d’abord transmise par des moyens non physiques. Il est intéressant de noter que ce terme est souvent accompagné du mot argument[38]  ou réprimande : « hxkwt »,  towkechah[39]. Il revient 13 fois. En 5.12, il est en apposition à « musar ». « La plupart du temps, il est utilisé de façon négative pour signifier la désapprobation, mais il peut aussi « mener à la vie » (15.31.BC) et produire la sagesse (29.15)[40] »Il s’agit d’un substantif dont l’origine souligne la persuasion verbale plutôt que physique, et qui fait appel à la raison et à la conscience[41]. Pris ensemble, ces deux termes peuvent se résumer par la « discipline ». Ils nous  rappellent que la sagesse ne s’acquiert pas par procuration : elle n’est accessible qu’aux disciples. Ce terme « towkechah » signifie réprimande, reproche, disciplinaire, mais aussi: « argument,  raisonnement », qui instruit l’enfant dans le chemin de la vie et qui s’inspire de la sagesse : « Tournez–vous pour écouter mes réprimandes (towkechah) ! Voici, je répandrai sur vous mon esprit, Je vous ferai connaître mes paroles… » (Pr 1 : 23) et : « Mon fils, ne méprise pas la correction de l’Eternel, Et ne t’effraie point de ses châtiments (= towkechah) » (Pr 3 : 11) Ce terme est donc toujours en rapport avec cet aspect de la sagesse qu’est l’instruction, la discipline, la correction.

 

            Le terme « musar » lui-même ne signifie pas seulement discipline physique, mais il traduit souvent l’idée d’avertissement : « J’ai regardé attentivement, et j’ai tiré instruction de ce que j’ai vu ». (Pr 24 : 32). On peut constater ce même sens en Proverbes 1 : 2, 4 ; 8 : 10. Ceci se vérifie particulièrement dans les neuf premiers chapitres du livre des Proverbes. Il souligne l’encouragement à la réflexion. « Ecoutez l’instruction (= musar), pour devenir sages, ne la rejetez pas. » (Pr 8 :33) Ce  synonyme de la sagesse est donc un terme dynamique qui prévient tout de suite que la sagesse sera dure à acquérir et qu’elle est une quantité du caractère autant que de l’intelligence. Il est intéressant de noter que la Septante a rendu ce mot « musar » par « paideia », qui signifie « l’éducation des enfants », dans presque toutes les occurrences du mot hébreu (23 sur 30). La transmission de la sagesse est en effet une véritable « pédagogie ». La Vulgate suit la traduction de la Septante avec le mot « discipline ». Dans le Nouveau Testament, c’est ce mot « paideia » qui est utilisé lorsqu’il est dit que Moïse a été « instruit » dans toute la sagesse des Egyptiens (Actes 7 : 22). Ce terme de « musar », tout comme les notions de discipline et d’instruction, désigne donc un aspect important de la sagesse, en même temps qu’un moyen de l’acquérir, par le biais de deux méthodes principales que sont l’instruction ou la réprimande verbales, et la correction physique. L’objectif du livre des Proverbes, nous dit Perdue [42] « est l’instruction dans la sagesse, ou « musar » - qui est la connaissance au sujet de Dieu, du monde et de la vie humaine ; l’incarnation de la piété et de la vertu sapientiales ; et la construction d’un monde qui soit l’habitation de l’homme. » La vie entière était considérée comme une « discipline »[43] (musar).  La discipline/instruction constitue une des couleurs parmi d’autres[44] de l’arc en ciel qui décompose la pure   lumière de la sagesse (hokhma), chacune de ces couleurs se confondant toutes les unes dans les autres, et chacune d’elle pouvant représenter l’ensemble. 



[1] Pr 1.2, 1.7, 1.8, 4.1, 4.13, 5.23, 8.10, 8.33, 13.1, 15.5, 19.20, 19.27, 23.12, 23.23, 24.32

[2] Pr 3.11, 5.12, 6.23, 10.17, 12.1, 13.18,  13.24, 15.10, 15.32.

[3] Pr 1.3

[4] Pr 7.22, 16.22

[5] Pr 15.33

[6] Pr 1.2

[7] Pr 15.33

[8] Pr 1.7, 1.8, 4.13, 8.10, 5.12, 13.1

[9] Pr 5.23

[10] Pr 1.3, 8.33, 15.10

[11] Pr 15.5

[12] Pr 10.27, 19.20

[13] Pr 3.11, 12.1, 13.18, 22.15

[14] Pr 7.22, 13.24, 16.22

[15] Pr 6.23

[16] Pr 15.32

[17] Pr 1.2, 1.3 1.7, 4.13, 5.23, 6.23, 8.10, 8.33, 10.17, 12.1, 13.1, 13.18, 15.33, 19.20.

[18] Pr 1.8, 4.1, 8.33

[19] Pr 3.11, 13.24, 15.5, 15.32

[20] Pr 22 :15

[21] Pr 5.12

[22] Pr  3.11, 15.10, 13.24, 15.32

[23] Pr 24.32

[24] Ps 19 : 11

[25] Ps 2 :10

[26] Instruction : « action d’instruire, action d’apprendre ce qui est utile ou indispensable de savoir, action d’enrichir et de former l’esprit de la jeunesse ; ce qui sert à instruire ». Sens  différent de celui de discipline, qui, la plupart du temps, signifie « règle de conduite que l’on s’impose, punition, direction morale… » Petit Robert. A noter toutefois que le terme « discipline » se dit également des diverses branches de la connaissance.

[27] Pr 12 :1, 13 : 24, 15 : 10 etc…

[28] Commentaire des Proverbes, par André Lelièvre et Alphonse Maillot, chapitres 1 à 9, Lectio Divina. Collection CERF. P 21

[29] Ibid, p 59

[30] Cours de Pierre Berthoud, 1.2b « les Ecrits »

[31] Cours de Pierre Berthoud, 1.2b, « les Ecrits »

[32] Pr 4.1

[33] Pr 24 : 32, par exemple

[34] Pr 3.11

[35] Pr 23 :13-14 Pr 13 :24. 22…   

[36] Ecclésiaste 12 : 11

[37] Pr 22 : 15

[38] Version TOB

[39] Pr 1 : 23, 3 : 11, etc…

[40] D.P.Kingdon. Dictionnaire de théologie Biblique, p 520, editions Excelsis.

[41] D’après Derek Kidner dans  « Le sage et l’insensé. La vie quotidienne dans la pensée des proverbes ».   Editions Farel.

 

[42] L.G. Perdue : « Wisdom and Creation » Nashville : Abingdon, 1994, p 78

[43] Dr Payne, article « éducation », Le Grand Dictionnaire de la Bible, p 472

[44] Ces autres « couleurs » de la sagesse (hokhma) étant le discernement, la compréhension (bin) ; le bon sens, ce qui est éclairé (sakal), la sagesse efficace (tuwschiya) ; la prudence (ormah), la réflexion et le discernement (mezimmaw), la ruse et la perspicacité (owroom) ;  la connaissance, le savoir, l’acquis (da’hat, laqach). (Cours de Pierre Berthoud. 1.2b « Les Ecrits)

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 19:03

Calvin, promoteur d’écoles chrétiennes.

A lors qu’un peu partout s’est fêté le 500ème anniversaire de la naissance du grand Réformateur français, Jean Calvin, rappelons-nous que l’une de ses grandes préoccupations a été l’éducation des enfants, en particulier leur éducation scolaire, au point qu’il a affirmé : "l’Eglise n’a jamais fleuri sans écoles" ! Il n’est guère étonnant que l’accent mis par les protestants sur la lecture personnelle de la Bible les ait conduits à accorder une attention toute particulière à l’instruction. L’école a joué un rôle fondamental dans ce mouvement de la Réforme qui veut l’Ecriture sainte au coeur de l’Eglise, de la famille, et aussi de l’individu.

 

Un prédécesseur : Martin Luther.

La vision et l’action de Calvin dans ce domaine s’inscrivent dans la continuité de celles de Martin Luther, le "prophète des écoles chrétiennes", qui avait écrit dès 1520 : "Instruisez le peuple ! Et surtout prenez à coeur son développement spirituel ! Créez un peuple chrétien ! Pénétrez-le de l’Esprit de l’Evangile ! C’est là seulement qu’est pour la nation l’ancre de salut." "Je ne conseille à personne de placer son enfant là où les Saintes Ecritures ne sont pas souveraines. Je crains bien que ces écoles ne démontrent qu’elles sont les larges portes de l’enfer, à moins qu’elles ne s’efforcent diligemment d’expliquer les Saintes Ecritures et de les graver dans le coeur des jeunes. Toute institution dans laquelle les hommes ne sont pas continuellement préoccupés de la Parole de Dieu est vouée à la corruption." En 1524, Luther écrit aux Magistrats des villes allemandes pour les inviter à ouvrir et à entretenir des écoles chrétiennes : "C’est vrai : j’aimerais mieux qu’un garçon n’apprenne rien du tout et qu’il soit muet, plutôt que de voir les universités et les couvents rester ce qu’ils ont été jusqu’à présent, s’il n’y avait aucune autre manière d’instruire et de vivre qui puisse être mise au service de la jeunesse. Car c’est ma ferme intention, ma prière et mon désir que ces écuries à ânes et ces écoles diaboliques, ou bien disparaissent dans l’abîme, ou bien soient transformées en écoles chrétiennes ! " En 1530, Luther insiste en écrivant une prédication sur le devoir d’envoyer les enfants à l’école. Non pas pour y être comme dans un cocon, mais pour y être préparé à devenir "un serviteur, un roi et un prince dans Son royaume, un sauveur et un consolateur des hommes dans leur corps et leur âme, leur bien et leur honneur, un capitaine et un chevalier contre le diable." Luther continue : "C’est pour l’amour de l’Eglise qu’il faut avoir et entretenir des écoles chrétiennes. Dieu maintient l’Eglise à l’aide des écoles, celles-ci soutiennent l’Eglise. Elles ne jouissent point d’une grande considération, mais elles sont fort utiles et même indispensables."

 

Calvin « enfonce le clou ».

Nul divorce donc entre le propos pédagogique, l’apprentissage à l’école, et la visée spirituelle. Nul divorce entre la foi et l’étude des lettres. C’est le principe de la "piété lettrée" qui est appliqué. L’homme est créature de Dieu. Il a reçu en gage le jardin de la terre qu’il a peuplé d’enfants. Il en est le responsable, le cultivateur, le gardien. Il doit le conserver intact, le gérer, en développer les potentialités multiples, y compris les siennes propres.

Il est, par définition, un éducateur. Calvin continuera d’incarner cette vision particulière de l’éducation. Il contribuera grandement au développement et à la renommée de l’Académie à Genève, ville qui était passée à la Réforme le 21 mai 1536 : le droit de l’instruction est donné à tous les habitants sans exception, des siècles avant les lois de Jules Ferry. On peut lire dans le registre du Conseil : "…que chacun soit tenu d'envoyer ses enfants à l’école et les faire apprendre". Calvin s’est en particulier inspiré du système d’éducation de Sturm à été son propre maître lorsqu’il avait été jeune, un humaniste, un grammairien, et avant tout un chrétien : Mathurin Cordier. 2000 élèves se mettent à fréquenter cet établissement de Genève, au bénéfice d’études que Calvin voudra sérieuses, complètes, et tournées vers l’essentiel : l’Ecriture sainte "engravée en nos coeurs par le doigt du Dieu vivant".

 

Un grand rayonnement.

Le rayonnement de cette oeuvre scolaire fut grand. Il inspira le mouvement d’implantation de près de 2000 écoles protestantes en France, une vingtaine d’Académies (l’équivalent d’Universités), et inspira la création de manuels scolaires et d’abécédaires joignant à l’apprentissage des lettres celui de la foi. En 1559, les Eglises Réformées de France commandaient : "Les Eglises feront tout devoir de faire dresser écoles et donneront ordre que la jeunesse soit instruite." Les pasteurs se firent instituteurs, et la plupart des temples servirent d’école. En temps de persécution, Calvin s’adressait ainsi aux chrétiens restés en France, les encourageant à envoyer leurs enfants pour être instruits à Genève: "Envoyez moi du bois, je vous renverrai des flèches !". Loin d’être un "cocon" déconnectant les jeunes de la réalité de la vie, ces institutions ont formé ces "capitaines et généraux contre le Diable" dont parlait Martin Luther ; parmi eux, des évangélistes qui sont allés jusqu’à donner leur vie en France. Comme tous les Réformateurs de ce temps, Calvin considérait que l’implantation d’écoles répondait au mandat d’enseigner que le Christ avait confié à l’Eglise, et constituaient sa plus grande richesse. Ces écoles, écrit Calvin, sont "les semences des Eglises, des "fontaines d’humanité", le "principal ornement des cités" ; il insistait : "Toute bonne instruction doit commencer par la foi". Les écoliers commençaient leurs journée en priant ainsi : "Seigneur, tu es la fontaine de toute sagesse et science, puisqu’il te plaît de me donner le moyen d’être instruit en l’âge de mon enfance, pour me savoir saintement et honnêtement gouverner tout le cours de ma vie, veuille aussi illuminer mon entendement…"

C’est dans ce contexte qu’un professeur de l’Académie de Saumur répondit à la question de savoir en quoi consistait l’éducation: "L’éducation ? C’est enfanter des enfants à Jésus-Christ."

Ce modeste rappel de l’oeuvre et de la vision de Calvin et, plus largement, des Réformateurs, en matière d’éducation scolaire, ne peut pas nous laisser indifférents aujourd’hui. Elle inspire et fonde la démarche des établissements scolaires protestants évangéliques.

Luc Bussière

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 18:55

Carte-des-ecoles0001.jpg

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 18:51
Charte commune des établissements scolaires Protestants Evangéliques  

 

 

Cette charte, révisée par les écoles protestantes évangéliques en 1998, reprend l’ensemble de la charte réalisée lors de la consultation COEF 5 (Communion des Œuvres et des Eglises dans la Francophonie sur les 5 continents) qui s’est tenue à Paris en février 1997. Cette consultation comprenait des éducateurs et pasteurs de francophonie du Nord et du Sud. Elle a été adoptée par l’Association des Etablissements Scolaires Protestants Evangéliques en Francophonie, comme reflétant les valeurs partagées par ses différentes structures membres.

 

 

1-       Pourquoi éduquer ?

 

NOUS CROYONS que l’Education Chrétienne répond aux deux commandements de Jésus :

- "Laissez venir à moi les petits enfants et ne les empêchez pas..." Luc 18:16

-         "Allez et faites de toutes les nations des disciples et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et je serai avec vous..." Matthieu 28:19 et 20

 

2-       Qui éduquer ?

 

NOUS CROYONS que l’Education Chrétienne s’adresse à tout le monde, en particulier aux enfants parce qu’ils sont un terrain neuf et le potentiel d’une nation, et aux parents, pour les amener à prendre conscience de leur rôle dans le projet de Dieu.

 

3-       Qui éduque ?

 

NOUS CROYONS que le mandat de l’Education a  été confié à la responsabilité de la Famille de Dieu: les parents et l’Eglise.  NOUS ENCORAGEONS  l’Eglise à ouvrir des écoles.

 

4-       Dans quel cadre éduquer ?

 

NOUS CROYONS donc que la famille, comme cellule fondamentale et l’Eglise, comme Corps, sont les lieux propres  à cette  éducation.

 

5-       Eduquer en vue de quoi ?

 

NOUS CROYONS qu’éduquer, c’est travailler à la croissance physique, mentale, sociale et spirituelle de l’enfant - devant Dieu mais aussi devant les hommes - en tant que citoyen porteur de vie dans toutes les sphères de la société et dans les nations. Luc2:52

 

6-       Eduquer selon quelles valeurs ?

 

NOUS CROYONS que :

a) la BIBLE est la référence qui fait autorité. 2Tim.3:16 et 17

b) “ la crainte de l’Eternel est le commencement de la science. Prov.1:7

c)       nous sommes redevables de l’héritage judéo-chrétien. Rom.11

d)       l’Esprit de la Grâce est nécessaire à sa lecture, son interprétation et son application mais aussi dans l’acte d’enseigner. Jean 1:17

e) un enseignant n’instruit pas seulement, il éduque et communique ce qu’il est: seules des vies changées peuvent changer d’autres vies. Luc 6:40

f) l’Education Chrétienne exprime la réconciliation de l’homme avec Dieu, avec lui-même; les autres et la nature. Col.1:20

g) nous sommes appelés à créer les conditions favorables pour réconcilier :

- la création, la créature et le Créateur

- les sexes, les générations, les ethnies et les classes sociales

- la famille, l’église et l’école

- la théorie et la pratique, le “sacré” et le “profane”, la piété et la gaieté, la formation du caractère et celle de l’intelligence

- la science et la foi, le naturel et le surnaturel, le cœur et la tête, la raison et la révélation

h) l’étude de la création, objets des matières scolaires, n’est pas une fin en soi mais un moyen de mieux connaître le Père. Rom.1:20

Elle développe aussi une vision chrétienne du monde, une éthique, une mentalité et un comportement au service du prochain et de la Cité.  Jér.29:7 - Jean 15:17 - 1Co.13

 

7-       Eduquer par quels moyens ?

 

NOUS CROYONS :

a) en la spécificité d’une éducation francophone.

b) en la nécessité de transmettre la vision de l’Education Chrétienne dans l’espace francophone.

c) en la nécessité d’une éducation de base pour les deux sexes.

d) en la nécessité d’un réseau facilitant la communion, l’information et l’échange de compétences entre les différents ministères et œuvres au service de l’éducation.

NOUS ENCOURAGEONS :

e) la création, l’édition, la diffusion et l’adaptation à tous les niveaux (local, régional et national) d’outils pédagogiques permettant l’étude de toutes les matières académiques dans une perspective chrétienne

f) la création de structures d’éducation, de la crèche à l’université, comprenant aussi les structures spécialisées (écoles professionnelles, techniques …)

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 18:43

Ce que nous croyons et ses implications dans le domaine de l'éducation

  

 


N

ous, responsables d’établissements protestants évangéliques en francophonie (AESPEF), déclarons avoir adopté la Déclaration de Prague comme un texte fondateur, de référence, autour duquel nous nous rassemblons:

 

Déclaration de Prague

Foi et Education

 

 

 

 


              Partie A : Les fondements de notre foi

 

 

A1.      En tant que participants à la Conférence de l'Association Européenne des Enseignants Chrétiens (EurECA), à St John-under-the-Rock, Prague, du 16 au 19 mai 1997, nous affirmons l'importance de la pensée Chrétienne historique pour l'éducation dans l'Europe contemporaine. Cette pensée est exprimée dans la Déclaration de Foi de l'organisation  de l'Alliance Évangélique Européenne dont nous faisons partie. (EEA)

 

 

A2.                                            La déclaration de foi

                   de l’Alliance Evangélique Européenne

 

N

ous, chrétiens évangéliques, acceptons la révélation du Dieu Trinitaire donnée dans les Saintes Ecritures de l’Ancien et du Nouveau Testament et confessons la foi historique que l’Evangile présente. Nous affirmons par là les doctrines que nous considérons comme fondamentales pour la compréhension de la foi, et qui devraient déboucher sur l’amour mutuel, l’entraide chrétienne pratique et l’intérêt de l’évangélisation :

 

-        La souveraineté et la grâce de Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint Esprit dans la création, la providence, la révélation, la rédemption et le jugement final.

 

-        L’inspiration divine des Saintes Ecritures et en conséquence son entière véracité et son autorité suprême dans tous les domaines de la foi et du comportement.

 

-        Le péché universel et la culpabilité de l’homme déchu, qui le place sous la colère et la condamnation de Dieu.

 

-        Le sacrifice de substitution du Fils de Dieu incarné comme unique base toute suffisante pour la rédemption de la culpabilité et de la puissance du péché, et de ses conséquences éternelles.

 

 

 

-        La justification du pécheur uniquement à travers la grâce de Dieu par la foi en Christ crucifié et ressuscité d’entre les morts.

 

-        L’œuvre d’illumination, de régénération, de domiciliation et de sanctification de Dieu le Saint Esprit.

 

-        La prêtrise de tous les croyants qui forment l’Eglise universelle, le Corps dont Christ est la tête, et qui est engagé par Son commandement à la proclamation de l’Evangile de par le monde.

 

-        L’attente du retour personnel et visible du Seigneur Jésus-Christ.

 

 

A3.                    Déclaration de foi touchant en particulier

                             au domaine de l’éducation

 

E

n tant qu’organisations et individus qui sont principalement concernés par l’Education Chrétienne en France, nous mettons l’accent sur les points particuliers relatifs à cette Déclaration de foi.

 

 

A3.1    La Trinité

 

Nous affirmons qu’il y a un Dieu unique en trois personnes : Dieu le Père, Jésus-Christ son Fils et Dieu le Saint-Esprit.

L’existence de Dieu constitue le fondement de la connaissance humaine au travers d’une relation avec Lui. L’existence d’un Dieu unique en trois personnes constitue le fondement de l’individualité en même temps que des relations dans la communauté humaine.

 

A3.2    La Création

 

Nous affirmons que Dieu est le créateur de l’univers, déclaré par lui comme étant bon, et qu’il en maintient l’existence.

En conséquence toutes choses appartiennent à Dieu et servent à ses desseins : rien ne nous appartient pour qu’on en use à sa guise.

 

A3.3    Créés à l’image de Dieu

 

Nous affirmons que Dieu a fait les hommes à son image.

Nos natures physique, mentale, émotionnelle, créative, morale et spirituelle nous différencient des autres êtres créés.

Les hommes sont faits pour entretenir des relations d’amour avec Dieu Lui-même et entre eux au sein des familles, des communautés, des sociétés et dans la communauté mondiale

Les hommes sont égaux en dignité et ont tous droit à l’amour et au respect indépendamment de la race, du sexe, de l’âge ou du statut social.

Chacun est un individu, unique dans sa personnalité et ses dons et est redevable à Dieu, particulièrement pour ce qui regarde à la manière de gérer la création.

 

A3.4    La Révélation

 

Nous affirmons que Dieu se révèle aux hommes selon des manières différentes et non contradictoires :

 

-        par l’univers qu’Il a créé, dans l’histoire et la conscience humaine ;

-        par son Fils Jésus Christ qui est venu dans ce monde ;

-        et par les Ecritures de l’Ancien et du Nouveau Testament que le Saint Esprit a inspirées et interprète.

 

Nous sommes soumis à cette autorité finale des Ecritures et ne pouvons en être séparés dans notre poursuite de la connaissance, de la compréhension des choses et de la sagesse.

 

Une véritable connaissance est possible même si notre connaissance reste limitée en tant qu’êtres limités.

 

A3.5    La Chute

 

Nous affirmons que les hommes ont choisi de désobéir à Dieu sur la proposition de Satan. En conséquence, nous sommes devenus pécheurs par nature et cela a affecté toute la création.

 

Il en est résulté le conflit continuel entre le bien et le mal dans le monde. L’activité de Satan et du côté pécheur de notre nature affecte tous les aspects de nos vies, toutes nos relations et enfin notre connaissance. Notre capacité de connaître en tant qu’êtres déchus n’est pas limitée mais été tordue et est sujette à l’erreur parce que nous avons tendance à considérer l’homme comme point ultime de référence au lieu de la révélation divine.

 

Il y a une possibilité de connaître la réalité mais, dans notre certitude de la connaître, nous devrions humblement reconnaître la possibilité de nous tromper.

 

A3.6    La Rédemption

 

Nous affirmons que des relations justes avec Dieu, avec tout ce qu’Il a fait et avec chacun , ne peuvent qu’être restaurées sur la base de la mort et la résurrection de Jésus Christ et au travers de la foi en Lui.

Même si beaucoup se vantent d’offrir, dans notre société plurielle, la connaissance et l’épanouissement, c’est seulement au travers de la foi en Jésus-Christ que nous pouvons expérimenter la liberté et ce processus qui consiste à toujours plus ressembler à Jésus.

 

 

A3.7    L’Eglise

 

Nous affirmons que ceux qui ont la foi en Dieu au travers de Christ sont appelés à vivre comme le peuple de Dieu dans notre monde contemporain.

Cela implique un appel à servir les autres, spécialement les enfants, les pauvres et les plus démunis, et de devenir une influence qui transforme la société.

 

A3.8    Les Evénements futurs

 

Nous affirmons que Dieu, au travers de Jésus Christ et du Saint Esprit s’est souverainement impliqué dans le cours de l’histoire qui nous conduit vers la deuxième venue de Jésus et l’établissement de Son Royaume.

Toutes choses convergent vers un but et ne resteront pas telles qu’elles ont été ou sont en ce moment.

 

 

 


 

 

         Partie B: L'éducation en Europe

 

 

  B.1       En tant que participants à la Conférence de l'Association Européenne des Enseignants Chrétiens (EurECA), à St John-under-the-Rock, Prague, du 16 au 19 mai 1997, nous affirmons l'importance de la pensée Chrétienne historique pour l'éducation dans l'Europe contemporaine. Cette pensée est exprimée dans la Déclaration de Foi de l'organisation de l'Alliance Évangélique Européenne dont nous faisons partie. (EEA)-(voir Partie A: Déclaration de Foi )

 

E

n tant qu'enseignants chrétiens, nous travaillons dans des contextes d'éducation variés, englobant le public et le privé, écoles chrétiennes ou laïques. Nous avons une vision pour les buts, le contenu et l'exercice de l'enseignement; ceux ci sont exprimés dans les croyances Chrétiennes fondamentales en partie A.. Dans le contexte de sociétés plurielles nous aimerions partager cette vision avec d'autres dans un esprit de compréhension mutuelle. Ce sont là les idéaux vers lesquels nous désirons œuvrer. Nous reconnaissons et respectons le fait que d'autres aient des idéaux différents.

Nous croyons que bâtir des sociétés harmonieuses se fait mieux dans le partage des divers idéaux, dans la négociation et l’échange mutuels plutôt que dans l’exclusion de tout ceux qui partagent un point de vue différent au sujet de l’éducation.

Dans nos sociétés démocratiques d'aujourd'hui, les Chrétiens ont la responsabilité de défendre une perspective Chrétienne de l'éducation à un niveau national et jusqu'à la Commission Européenne.

 

      B.2       Contextes d'éducation contemporaine en Europe

N

ous tenons compte de trois contextes significatifs dans les principes éducatifs chrétiens que nous proposons:

 

  B.2.1    Le contexte social, économique et politique

 

ü  Changements du modèle familial, et rupture des relations en général.

ü  Recherches de nouvelles identités pour des groupes sociaux qui ont une histoire commune et qui  regardent leur passé avec nostalgie. En même temps il y a une recherche  d’une nouvelle identité Européenne ; cette recherche peut apparaître comme quelque chose de limité si elle est considérée d'un point de vue global.

ü  Mobilité plus grande , frontières nationales plus ouvertes, ce qui conduit à des tensions entre un racisme resurgissant et le désir de créer des sociétés "multiculturelles".

ü  Suite à la chute du communisme, se répand partout une philosophie du libre marché, dans laquelle l'individualisme du consommateur est souverain.

ü  La désillusion, le scepticisme, et un manque de confiance dans le système politique résultant de la chute du communisme et du capitalisme ont généré un grand pragmatisme, particulièrement en Europe de l'Est.

 

 

       B.2.2     Le contexte spirituel et intellectuel

 

ü  Suite au déclin du modernisme du "Siècle des lumières", et de la perte de la foi dans un système de croyance universel, une recherche de nouvelle spiritualité est apparue.

ü  Continuité des influences chrétiennes dans les héritages culturels nationaux à travers le continent (y compris dans les anciens pays communistes) et tentatives des dénominations chrétiennes établies de reprendre le terrain perdu.

ü  Emergence d'une forme de pluralisme qui met l'accent sur le fait que toutes les perspectives du monde et de la vie sont également vraies et que la tolérance est la plus grande vertu.

 

      B.2.3     Le contexte de l'éducation

 

ü  Variété de contextes formels et informels, tels que les institutions éducatives, les églises, les foyers, et les groupes de bénévoles.

ü  Accès aux informations sans précédent.

ü  Influence des médias et de l'audiovisuel.

ü  Intérêt élargi pour les valeurs morales et les standards d'éducation.

ü  Une course au changement sans précédent dans ce contexte de l’éducation.

 

     B3.       Principes chrétiens sur la théorie et la pratique de l'enseignement

N

ous affirmons les principes suivants pour l'éducation contemporaine en Europe:

 

 

 B3.1      Les responsabilités dans l'éducation

 

      B3.1.1   Nous affirmons que les parents ont la responsabilité première de l'éducation de leurs enfants. Ils ont donc la responsabilité de s'assurer que, dans la mesure du possible, le type d'enseignement que reçoivent leurs enfants est en accord avec leurs propres convictions et leurs valeurs. Cela peut se traduire par une école à la maison, ou par des écoles administrées par une église ou un autre groupe communautaire ou par l'État lui-même.

      B.3.1.2  Nous affirmons que la responsabilité des enseignants pour l'éducation des enfants qui leur sont confiés, leur est déléguée par les parents, ceux ci étant supposés continuer à s'impliquer dans l'éducation de leurs enfants.

      B.3.1.3  Nous affirmons la responsabilité des élèves et des enseignants, et en fait de nous tous, de nous engager dans un processus d'apprentissage à vie, et de le faire en partenariat.

 

 

      B.3.1.4  Nous affirmons que les églises Chrétiennes ont la responsabilité d'enseigner leurs membres et leurs enfants à penser et à vivre comme des disciples de Christ. Elles ont une plus grande responsabilité encore, celle de servir la communauté, incarnant l'amour de Dieu dans un monde brisé, en partie au travers de leur engagement dans l'éducation au sein de leur ville. (voir A.3.7.)

      B.3.1.5  Nous affirmons la responsabilité des parents de préparer leurs enfants à avoir un regard critique sur les leçons et les activités qui sont clairement opposées à leurs convictions et à leurs valeurs, et lorsque cela est nécessaire, de retirer leurs enfants de ces leçons ou de ces activités.

      B.3.1.6   Nous affirmons que les gouvernements ont la responsabilité du bien-être des citoyens de leur État y compris le fait de veiller à ce qu'une éducation soit offerte aux enfants. Il a aussi la responsabilité de déterminer un cadre de valeurs communes, mais cela ne devrait ni empêcher le développement de particularités, ni empêcher les Chrétiens de prendre la responsabilité de concevoir et d'exercer l'éducation à partir de la perspective de leur foi.

      B.3.1.7  Nous affirmons que tous ceux qui éduquent dans quelque contexte éducatif que ce soit, sont en finalité responsables envers Dieu de ce qu'ils font.

 

      B3.2     Buts de l'éducation

 

      B3.2.1   Nous affirmons que l'éducation est un processus d'apprentissage qui dure toute la vie et qui concerne:

ü  Le développement de la personne entière (par ex, spirituel, volonté, intellectuel, moral, social, culturel, émotionnel, physique);

ü  Une entière compréhension de la réalité créée dans tous ses aspects distincts (par ex. éthique, mathématique, linguistique, historique, esthétique, scientifique); et

ü  La vie dans son entier et ses différentes activités (par ex. le travail, les jeux, le repos, la pensée, la créativité, l'imagination, la découverte).

 

     B3.2.2    Nous affirmons que l'éducation devrait fournir des occasions:

ü  D'apprendre à connaître Jésus Christ et à comprendre Ses projets pour la vie de chacun (voir A3.4 et A3.6);

ü  De discerner la vérité de ce qui est faux, et de faire ce qui est bien plutôt que ce qui est mal (voir A3.5);

ü  De vivre comme des citoyens responsables au travers de relations d'amour mutuel, de respect, et de service les uns envers les autres, au sein des familles, des communautés ou des sociétés (voir A3.1, A3.3, A3.6 et A3.7);

ü  D'étudier tous les aspects de la réalité créée et d'apprendre à l'administrer et à en prendre soin de façon responsable (voir A3.3);

ü  D'apprécier et de goûter la beauté et les merveilles de ce que Dieu a fait, aussi bien que des réalisations et de la créativité humaine (voir A3.2 et A3.3);

ü  De développer des dons pratiques ainsi que la capacité de communiquer, de prendre des décisions et d'être créatif (voir A3.3);

 

ü  De comprendre, apprécier et évaluer leur histoire et leur héritage (voir A3.4 et A3.7)

     B3.3       Contenu de l'éducation conventionnelle

 

     B3.3.1    Nous affirmons que l'enseignement implique la transmission de la connaissance de la réalité créée de Dieu dans tous ses aspects (voir A3.2 et A3.3)

     B3.3.2    Nous affirmons que le choix, le contenu et l'organisation du programme reflète toujours les convictions fondamentales de ceux qui l'établissent. Aucun programme n'est neutre. C'est pourquoi il faut trouver dans les convictions et les valeurs de la Bible une base valable sur laquelle déterminer le contenu et l'organisation du programme (voir A3.4).

    B3.3.3     Nous affirmons que l'importance des convictions et des valeurs devrait être un élément central du contenu de l'éducation. On devrait aider les élèves à distinguer et évaluer de façon critique leurs propres points de vue ainsi que ceux des autres. Cela s'applique à tous les sujets du programme et est essentiel à l'étude de la Bible (voir A3.4).

    B3.3.4     Nous affirmons que ce qui est "caché" dans le programme est aussi important que ce qui est visible. C'est pourquoi, les convictions sous-jacentes et les valeurs devraient être exprimées de façon cohérente tant dans la façon de diriger une école que dans le contenu des sujets qui sont enseignés.

 

    B3.4        Méthodes d'éducation

 

    B3.4.1     Nous affirmons que l'Ancien et le Nouveau Testaments, particulièrement l'exemple de Christ, constituent une source de principes méthodologiques importante pour enseigner de façon appropriée et variée (voir A3.4).

    B3.4.2     Nous affirmons que des relations d'autorité, de respect et d'amour sont d'une importance cruciale pour créer un environnement sauf, favorable à l'apprentissage (voir A3.3).

    B3.4.3     Nous affirmons que les enseignants devraient exprimer les convictions et les valeurs Chrétiennes dans leur attitude et leur façon d'enseigner (voir A3.6).

    B3.4.4     Nous affirmons que les méthodes d'enseignement devraient être destinées à développer les capacités de l'élève à s'approprier leurs propres convictions et valeurs plutôt que de les manipuler ou de les contraindre à accepter les convictions et les valeurs des autres (voir A3.3).

    B3.4.5     Nous affirmons que les méthodes d'enseignement devraient respecter la dignité de l'individu, développant dans l'élève une estime de lui même (voir A3.3).

    B3.4.6     Nous affirmons que les méthodes d'enseignement devraient prendre en compte:

ü  La nature du sujet,

ü  Les besoins et les aptitudes individuels de l'enseignant et de l'élève, et

ü  Les différents styles d'apprentissage des élèves, afin que les élèves apprennent et développent leur capacité à être responsables de leur apprentissage (voir A3.3)

 

 

    B3.4.7     Nous affirmons que la discipline est nécessaire, à cause de la nature déchue des êtres humains. Elle devrait être motivée par l'amour, impliquant l'éloge et la récompense; elle devrait avoir pour but une repentance produisant un changement positif, le pardon et la restauration (voir A3.3, A3.5 et A3.6).

    B3.4.8     Nous affirmons qu'un accompagnement pastoral est essentiel et devrait pourvoir aux besoins réels des enfants et des familles. Il devrait employer des méthodes en accord avec les enseignements bibliques et refléter l'amour et la compréhension illustrés par Jésus Christ (voir A3.3 et A3.4)

     B3.4.9    Nous affirmons que les éducateurs devraient équiper et motiver leurs élèves à être disposés à apprendre tout au long de leur vie (voir A3.6)

 

     B3.5       Leadership, politique et administration dans l'éducation

 

     B3.5.1    Nous affirmons que la politique de l'éducation en général, et l'administration de certaines institutions éducatives, devraient servir les objectifs les plus élevés de l'éducation plutôt qu'une vision plus ou moins orientée économiquement (voir B3.2).

     B3.5.2    Nous affirmons que la politique du gouvernement et de l'enseignement scolaire devraient toujours rechercher à protéger et aider les pauvres, les marginaux, ceux qui sont désavantagés et sans pouvoir. (voir A3.3).

     B3.5.3    Nous affirmons que les responsables de l'éducation devraient être dévoués à une vision, une inspiration et au service plutôt que vouloir dominer (voir A3.3).

     B3.5.4    Nous affirmons que le pouvoir devrait s'exercer de façon ouverte et revêtue d'autorité, plutôt que de façon punitive, fermée et péremptoire (voir A3.3).

     B3.5.5    Nous affirmons que la direction et l'administration d'écoles est d'un intérêt crucial. La pensée et les valeurs Chrétiennes ont une contribution particulièrement cruciale à apporter au développement de l'ambiance des écoles.

     B3.5.6    Nous affirmons que les leaders devraient habiliter les enseignants à être de bons administrateurs de classes, par exemple par l'accompagnement pastoral, et en facilitant la formation continue.

 

 

 

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 17:49

Chemin vers la liberté ?

 

Nous voici arrivés à notre deuxième point. De quelle liberté parlons-nous ? Les définitions de « l’homme libre » ne manquent pas ! Les définitions d’un Jean Jacques Rousseau ont par exemple la vie dure ! « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers ! » [1] L’éducation consiste alors à retrouver cet état de liberté initial, faisant confiance en la bonté naturelle de chacun, se méfiant de toute règle, contrainte extérieure, d’ordre moral ou religieux. Quand on parle de l’éducation comme un chemin qui nous rend libres, la question que l’on a à se poser est :  libres de quoi ? La pensée contemporaine dominante propose une réponse, aux antipodes de l’interprétation protestante classique de la liberté.

 

L’éducation, selon la pensée contemporaine dominante,  se veut libératrice : elle consiste en une réalisation de soi, plutôt que celle d’une individu  membre d’une communauté, voire de l’humanité. « La liberté consiste en l’usage de la méthode scientifique. Elle implique de se débarrasser de toutes choses qu’on ne peut prouver par la méthode scientifique ; celle-ci, bien sûr, présuppose que Dieu n’existe pas et que la raison autonome de l’homme est l’arbitre final de la réalité. En ces termes, la liberté signifie l’indépendance de l’homme par rapport à Dieu, et à toute loi ou standards divins, de telle sorte que la loi et la moralité ne sont pas données par Dieu, mais créées par l’homme selon des critères utilitaristes et pragmatiques. Ce but éducatif qu’est cette conception de la liberté est en tout point similaire à celui que proposait le tentateur : « vous serez comme des dieux (tout homme est son propre dieu), connaissant (c'est-à-dire déterminant par vous-même, en termes de ce qui est le meilleur pour vous , ce qui constitue) le bien ou le mal (idées qui ne sont pas des absolus, mais qui sont le fruit d’une construction humaine, de façon à ce que l’homme puisse mieux réaliser ses propres valeurs et buts). »(Genèse 3 :5). La liberté telle qu’elle a été définie par l’éducation moderne est en fait, selon les Ecritures, un péché. »[2]

 

Le but de l’éducation n’est pas donc pas atteint avec l’apparition d’un homme épanoui, cultivé, discipliné, efficace ou même hautement moral. « Il faut aussi que s’affirme simultanément et sans doute avant toutes choses un être conscient d’avoir reçu une vie toute nouvelle par grâce, un être qui manifeste ne serait-ce que partiellement cette liberté à l’égard de son moi et des contraintes qui le lieraient jusqu’à la mort dernière. « Si le Christ vous affranchit, vous serez véritablement libres »[3]. « Vous avez été appelés à la liberté, ne vous laissez pas remettre sous le joug de la servitude ».[4] « Là où est l’esprit de Christ, là est la liberté. »[5] Cet hymne à la liberté monte de toutes les pages du Saint Livre et en particulier du Nouveau Testament. L’éducation protestante soutient qu’avec ce second Adam, ce verbe de Dieu incarné, la liberté est réellement entrée dans ce monde et en chaque croyant. Une nouvelle création est déjà en gestation puisqu’il en est le premier-né et que la mort n’a pu l’anéantir. La vertu de son obéissance et sa puissance libératrice se transposent chez les hommes ses frères. L’essentiel est de lui dire « oui », un « oui » volontaire et résolu qui est le premier balbutiement de l’homme nouveau, né de l’Esprit. »[6] Il n’y a donc pas de véritable liberté sans conversion à Dieu. L’éducation protestante a été ce chemin qui conduit à la liberté dans la mesure où elle a mis Dieu et Sa Parole au centre du processus. Je dis « dans la mesure où » car toutes les voix protestantes ne sont pas aujourd’hui d’accord là-dessus : certaines avancent que la pédagogie est devenue une discipline libérée de la théologie, s’étant émancipée de sa tutelle, comme un enfant devenu adulte, et que c’est une très bonne chose!  [7]

 

L’éducation protestante, et plus largement l’éducation chrétienne va souligner le fait que la liberté se trouve dans le salut qu’offre Jésus-Christ. Au lieu d’enseigner la liberté comme étant  l’indépendance radicale vis-à-vis de Dieu, l’éducation chrétienne enseigne la liberté comme dépendance radicale vis-à-vis de Lui. Toute indépendance vis-à-vis de Lui conduit à une dépendance  et un asservissement vis-à-vis de personnes, d’idéologies, de philosophies…Ne pas adorer Dieu dans un domaine, revient à adorer d’autres dieux, automatiquement. « Tu n’adoreras que Dieu seul », tel est le premier commandement, condition de la liberté, garantie contre tout asservissement.

 

Il est une liberté que tous les protestants ont toujours défendue, quelle que soit l’époque : la liberté de conscience. L’éducation protestante en particulier l’a toujours chérie. La haute valeur que l’éducation protestante attribue à la liberté et au respect des personnes trouve sa confirmation dans la manière dont elle condamne toute tentative d’ imposer de force des croyances religieuses à l’élève. L’enseignement des idées religieuses doit toujours laisser à l’élève la permission de ne pas être d’accord avec ce qui lui est enseigné, et même de le rejeter…Le protestant ne doit obéir, ultimement, à aucune autorité extérieure mais seulement à sa conscience, informée par Dieu parlant dans la Bible. En plein milieu d’une époque où les tensions entre catholiques et protestants étaient sévères, un article du règlement de l’Académie de Nîmes stipulait : « Les écoliers de la religion contraire ne sont pas tenus d’assister au catéchisme et aux autres exercices de la religion réformée »[8]. Déclaration caractéristique de la haute estime accordée à la liberté de conscience. Il est intéressant de souligner que face à la laïcisation anti-religieuse du 19ème siècle,  l’école protestante était apparue à la plupart des protestants jusque dans les débuts de la Troisième République comme un moyen de défendre la liberté de conscience ![9]

 

L’éducation protestante, chemin vers la liberté ?

 

Les valeurs soulignées par l’éducation protestante jalonnent et rendent donc possible ce chemin vers la liberté : l’enfant reste l’enfant de ses parents, au lieu d’être vu comme celui d’un Etat, d’une église ou d’une idéologie. La dimension holistique de son éducation, incluant donc la dimension spirituelle, est également libératrice, puisque répondant à la soif spirituelle, à la quête de sens, caractéristiques de tout homme. En rendant accessible au plus grand nombre la connaissance de Dieu par la connaissance de Sa Parole au moyen de l’apprentissage systématique de la lecture et de l’écriture,  l’éducation protestante a contribué à élever le niveau culturel tout en approfondissant la dimension cultuelle de l’homme, terrain favorable à l’exercice d’une liberté responsable. Sa recherche constante de la vérité l’a souvent préservée des enfermements idéologiques. Les valeurs accordées au savoir-vivre, au travail, à la formation du caractère, à la responsabilité et au respect, ont  favorisé  également l’apprentissage d’une liberté authentique, qui ne porte pas atteinte  à celle des autres.

 

Bien que ces valeurs semblent perdurer - et cela resterait encore à démontrer - on ne peut s’empêcher de constater une perte d’identité, de conviction et d’influence dans ce domaine de l’éducation protestante. Les chemins vers la liberté qu’elle a su frayer ont perdu de leur clarté, de leur lisibilité : les épines et les ronces, autant d’influences philosophiques et théologiques diverses, les ont rendus peu praticables. En fait, nous pouvons relever que chacune des valeurs fondamentales de l’éducation protestante est actuellement minée. C’est ce que je  propose d’évoquer maintenant.

 

-        L’enfant appartient à la famille. On ne peut que constater une perte de l’influence de la famille. Une grande partie de l’éducation est confiée aux institutions de l’Etat, sans souci de corriger  à la maison les influences scientistes, rationalistes, relativistes, post-modernistes ou autres « istes » qui y sont véhiculées. Une déresponsabilisation croissante s’observe, même dans le cadre de nos églises où les parents ont tendance à confier leurs enfants à l’école du dimanche pour être déchargés de leur mission de premiers catéchistes. Redonner à la famille la vision de sa mission de première éducatrice et l’équiper dans ce but en s’inspirant de la solide vision de la famille véhiculée dès le début de la Réforme : telle serait, à mon sens, l’une des priorités de la grande communauté protestante, pas vers la restauration de ces chemins vers la liberté.

 

-        L’approche holistique de l’éducation a été également mise à mal. En effet, le processus de sécularisation de nos sociétés a relégué tout ce qui est du domaine spirituel à la sphère privée, favorisant la création de compartiments étanches entre le domaine « sacré » d’un côté, et le domaine « profane » de l’autre, entre ce que Francis Schaeffer nommait le « niveau supérieur » et le « niveau inférieur »[10]. C’est avec cette séparation étanche entre la science et la foi, la raison et la révélation, la culture et le culte, que l’école française s’est développée. Herrman Dooyeweerd, philosophe réformé, a écrit : « On oublie que la sécularisation de la vie n’a été possible que par le processus de la sécularisation de la science, et que la sécularisation scientifique s’est effectuée sous l’influence dominatrice de la sécularisation religieuse accomplie par l’humanisme moderne depuis la Renaissance. » [11] Ce dualisme de la pensée séculière s’oppose donc à la « pietas litterata » de l’éducation protestante du temps de la Réforme. Le salut ne concerne pas seulement l’individu, mais toute la culture, écrivait Francis Schaeffer. Pierre Courthial, ancien doyen de cette faculté d’Aix-en-Provence, écrivait : « Le culte que nous avons à rendre à Dieu doit progresser peu à peu, non seulement dans notre vie cultuelle, au sens étroit, par rapport  à l’Eglise instituée, mais aussi, au sens large, et d’une manière surtout, dans notre vie culturelle, par rapport au Règne de Dieu (et à l’Eglise au sens large), qui embrasse, avec et bien au-delà de l’Eglise instituée, tous les aspects éthique, professionnel, légal, artistique, économique, civique, social, relationnel, historique, intellectuel, etc, de la vie de l’homme[12] » Une éducation qui se veut protestante ne peut s’empêtrer dans une vision dualiste du monde, fruit des philosophies des Lumières. Elle comprend qu’ « il n’y a aucun domaine de la culture des hommes dont le Christ ne puisse dire : « c’est à Moi ! » pour reprendre la célèbre citation d’Abraham Kuyper. Bref, elle ne peut se désintéresser de l’école, lieu privilégié de transmission de culture et de valeurs. Elle ne peut se désintéresser du mandat culturel donné par Dieu aux hommes des les premiers chapitres du livre de la Genèse. Sinon, la constatation de Martin Luther King perdurera : « La plupart des gens, et des chrétiens en particulier, sont des thermomètres qui enregistrent l’opinion de la majorité, pas des thermostats qui transforment et régulent la température de la société. Les chrétiens sont des « suiveurs » de culture plutôt que des initiateurs de culture! »[13]  L’éducation protestante qui s’inspire de la Réforme met en avant le fait que « tous les trésors de la sagesse et de la connaissance »[14] sont en Jésus-Christ, que tout est « de Lui, par Lui et pour Lui » [15], que toute connaissance, dans une perspective biblique, conduit à la  RE – connaissance[16], que la formation d’un disciple touche aussi bien sa dimension spirituelle qu’intellectuelle ou physique. C’est cet aspect-là qui fonde le récent mouvement d’implantations d’écoles protestantes évangéliques, et non une volonté de repli communautariste qu’on veut bien lui prêter.

 

Une autre valeur de l’éducation protestante est la connaissance de la lecture et de l’écriture, afin de connaître les Ecritures et Dieu. La tendance actuelle est de conserver le moyen, excellent, tout en oubliant  la finalité de cette connaissance. Permettez-moi de vous citer le texte d’introduction au premier abécédaire en langue française, utilisé dans les écoles protestantes des 16ème  et 17ème siècles : « Grands et petits qui désirez apprendre à servir Dieu par son Fils Jésus-Christ, cet ABC il vous conviendra prendre, en invoquant l’aide du Saint Esprit… »[17] La finalité de toute instruction, de toute éducation,  reste la connaissance de Dieu et l’acquisition de la sagesse. La pauvreté actuelle de la réflexion quant à la finalité de l’éducation est proportionnelle à la richesse des moyens déployés, jamais égalée. Retrouver le sens des finalités de l’éducation, voici l’un des défis à relever aujourd’hui. Alexandre Vinet disait : « Le chrétien seul conçoit toute la dignité de l’instruction. C’est l’héritier du ciel qu’il forme dans ces écoles, c’est en vue d’un bonheur spirituel, éternel, qu’il apprend à l’enfant à lire et à écrire ; ses maîtres sont, en quelque sorte, des apôtres, ses élèves, des prosélytes, ses écoles des temples, la science qu’il enseigne, la science même de Dieu. » [18]


[1] Rousseau: “Du contrat social”

[2] Traduction de « Education for freedom » de Rousas John Rushdoony  tiré de “the philosophy of the Christian curriculum” Ross House Books.

[3] Evangile de Jean 8 :36.

[4] Galates 5 :1

[5] 2 Corinthiens 3 :17

[6] Pierre Tirel, pasteur de l’Eglise Réformée, article intitulé : « L’éducation protestante jadis et naguère », du recueil : La Réforme et l’éducation. Privat  1974.

[7] Maurice Baumann. « Le protestantisme et l’école ». Labor et Fides 1999.

[8] P.D Bourchemin « Etudes sur les académies protestantes en France aux XVIème et XVIIème siècles ». Paris. 1882. p 189 article XXVI. Cité par J. Fouilleron et A. Blanchard dans « La Réforme et l’éducation » Privat, 1974

[9] Jean Claude Vinard : « Les écoles primaires protestantes en France de 1815 à 1885 » p 227. Mémoire de maîtrise de la Faculté de théologie de Montpellier, Juin 2000.

[10] Francis Schaeffer. « Démission de la raison ». Maison de la Bible. Genève.

[11] Dr H. Dooyeweerd : « La sécularisation de la science ». Revue Réformée n° 17, 1954.

[12] Pierre Courthial : « De Bible en Bible »

[13] Martin Luther King. « La force d’aimer ». Casterman, p 28.

[14] Colossiens 2 :3

[15] Romains 11 : 36

[16] Les choses visibles reflétant les invisibles et nous encourageant à rendre « grâces à Dieu » : Romains 1.

[17] Cité par Thomas Filipczak : « Pensées et pratiques pédagogiques des protestants au 16ème siècle ». Mémoire de maîtrise.  Lille III. 1990.

[18] Alexandre Vinet : « La Famille, l’Education et l’Instruction »

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